Eveillez vos enfants au land art

Le land art est l’art de se servir d’éléments naturels pour créer une œuvre. Cette activité convient à presque tous les âges, enfants comme adultes la pratiquent. A chaque âge, on peut explorer différents niveaux.
A partir de quel âge peut-on faire découvrir le land art à son enfant ? Avant quatre ans, tout dépend de son degré de patience. On peut obtenir des résultats, mais l’enfant risque davantage d’y voir un jeu classique sans percevoir encore l’œuvre d’art. De quatre à vingt ans, tous les âges sont bons. Comme vous le voyez c’est assez large… Car on peut également pratiquer le land art de vingt à cent ans.
Le land art consiste donc à utiliser des éléments de la nature afin d’en faire une œuvre éphémère. Forêts, squares, bois, toute présence de nature offre une nouvelle occasion pour l’artiste en herbe. Même une rue citadine boisée peut suffire. C’est le plaisir de l’art pour l’art. Des œuvres qui ne durent pas mais s’imposent au regard : l’œuvre s’insère dans le paysage, offre une « exposition » à tous les passants.

Alignements

Se formant généralement avec du bois, les alignements se voient de loin et s’intègrent particulièrement bien dans le paysage. Pour qu’ils restent en place le plus longtemps possible, il est recommandé de ne pas les faire d’une trop grande longueur : plus la longueur est grande, plus elle risque d’être sur un lieu de passage. Dix mètres est une bonne taille. Si vous souhaitez faire un alignement très grand, mettez un écart entre chaque élément afin que les gens puissent passer sans avoir à toucher l’œuvre… Néanmoins, dès lors qu’on passe « à travers » l’œuvre, elle sera de toute façon abîmée plus vite.

Pensez à bien enfoncer les éléments dans le sable (de moitié par exemple). Pour lui donner une allure plus artistique : un bel effet consiste à faire un alignement allant d’une taille grande à une taille petite. Même si tous vos bois sont à peu près de taille égale, il est facile de leur donner des tailles différentes en les enfonçant plus en surface ou plus en profondeur. Avantage de ce type d’œuvre : tout le monde peut participer, même les plus petits.
Souvent, on trouve sur la plage des stocks de bois abandonné, l’occasion de « recycler » ces tas un peu tristes et de leur donner une seconde vie. Bien sûr, l’alignement peut être accompagné de stries, d’ornements etc. Une fois l’alignement achevé, on peut l’améliorer autant que l’on veut en partant d’une des branches (s’il s’agit de branches) et en y ajoutant des éléments. Par exemple, on débute un autre alignement perpendiculaire au premier, on entoure la branche de petits cailloux, on la place au cœur d’une spirale… Quel que soit le moment auquel on choisit d’arrêter, l’œuvre aura une allure achevée.

Mandalas

Source : www.flickr.com/photos/jackheart/

Autres exemples : www.thisiscolossal.com/2012/06/flower-mandalas-by-kathy-klein/

Le principe est tout simple : une forme centrale, un ornement autour, puis d’autres ornements viennent s’y ajouter, généralement de façon symétrique. Un mandala de base est facile à réaliser, surtout on peut s’arrêter un peu quand on le souhaite tout en ayant un beau résultat.
Nota Bene : les mandalas ressemblent également aux sculptures mayas, qui sont assez complexes mais dont il peut être utile de s’inspirer : www.centrometeoitaliano.it/foto-gallery/foto-piramidi-maya-e-calendario-fine-del-mondo/
Dans les mandalas land art, on trouve souvent un mélange de symétrie et d’asymétrie. Sur une symétrie de base, on peut remplir chaque partie (ou « compartiment » fermé) créée par cette forme par toute technique possible. Par exemple : un ton de couleur différent pour chaque triangle (pour en revenir à la première photo), à l’aide de feuilles, de tracés dans le sable ou dans la terre, etc. Etant donné qu’il y a une symétrie de base, on peut donc ensuite être asymétrique : l’œuvre restera compréhensible et esthétique au premier coup d’œil. Généralement dans le land art, il est intéressant de toujours favoriser deux côtés. Un côté « discipline », où il faut s’appliquer et suivre des règles, et un autre côté plus libre, où l’on peut laisser l’imaginaire s’exprimer.

Il existe deux sortes de labyrinthes : ceux aux angles arrondis et ceux aux angles fixes. On n’est pas forcé de réaliser un « vrai » labyrinthe. Autrement dit, il faut se concentrer sur l’aspect visuel de la structure plutôt que réfléchir aux impasses, entrées, sorties, etc. (mais à voir selon l’envie de chacun).
Par ailleurs, il est conseillé de faire un labyrinthe petit. Par exemple dont l’écart entre deux bords d’un couloir est d’une dizaine ou une vingtaine de centimètres. Au-delà, réaliser un vrai beau labyrinthe peut prendre plusieurs heures. Mais c’est selon la motivation !
Quelques astuces :
. Eviter de définir d’emblée la taille globale du labyrinthe. Votre enfant pourrait se lasser avant ! Faites-le plutôt évoluer au fur et à mesure.
. Si votre enfant est peu éveillé à l’art, oubliez au départ toute volonté artistique, et faites uniquement un jeu. Exemple : chacun réalise un labyrinthe pour l’autre, et c’est au premier qui trouve la sortie. Si le jeu l’amuse, vous pourrez ensuite faire un plus grand labyrinthe, ensemble. Vous verrez, votre enfant se mettra peu à peu à faire de l’art sans même s’en apercevoir.
. Pour avoir des « couloirs » toujours de la même largeur, n’oubliez pas de prendre un repère. Généralement, la largeur d’un ou de deux pieds est parfait. N’oubliez pas ce détail, sans cela le labyrinthe risque de ressembler à un gribouillis.

Spirale

Le grand classique du land art. Relativement facile à faire, à condition de s’appliquer on obtient toujours un beau rendu. De plus, cette forme peut être réalisée avec presque n’importe quel élément naturel. Le plus délicat est de faire un tracé harmonieux. Pour cela, il est conseillé de corriger l’œuvre au fur et à mesure. On travaille sur l’œuvre, puis on s’éloigne, on regarde où sont les imperfections, on se rapproche, on corrige, etc. Bien sûr, tout dépend de la taille de la spirale. Si elle est grande, l’enfant peut se mettre à distance et donner des indications à l’adulte, puis le contraire. L’idéal est d’en faire une sur une plage étant à côté d’une belle dune (comme celles de Gironde). Ainsi, on peut monter sur la dune afin d’avoir une vue d’ensemble.

Source : www.flickr.com/photos/jackheart/
Réaliser une spirale est simple. Réussir une vraie belle spirale est plus délicat qu’on ne le pense !

Monticules & empilements

La réalisation de monticules est particulièrement ludique : on joue à trouver le point d’équilibre de chaque pierre ou galet tout en créant une œuvre d’art. Le « must » est que généralement, plus le point d’équilibre est compliqué à trouver, plus le résultat est beau. Attention aux petits enfants ou aux téméraires : veillez à ce qu’ils n’empilent pas de grosses pierres qui pourraient s’avérer dangereuses à la chute. Souvent, on prend une grosse pierre pour socle, puis de plus petites pierres à placer au-dessus, en finissant par des cailloux. Si vous disposez de peinture, il est possible de peindre chaque galet avant de le poser : l’effet en est renforcé (quoique forcément moins naturel).

Source : www.flickr.com/photos/fnogues/

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